samedi 5 octobre 2013

La vraie gouvernance sobre est une exigence rationnelle

L'information a fait le tour de l'Afrique en septembre, même si elle n'a pas été suffisamment relayée et commentée: la Présidente Joyce Banda du Malawi vend son avion présidentiel au profit des plus pauvre. Cet avion, acquis par son prédécesseur à 22 millions USD, coûte 300.000 USD par an au contribuable malawite, alors que 75% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Bel exemple, symbole fort, mais surtout décision rationnelle. Le dirigeant d'un PPTE (pays pauvre très endetté) doit-il raisonnablement acquérir, essentiellement pour son confort, un avion qui coûte plusieurs millions de dollars en investissement et des centaines de milliers en charges courantes? Est-il raisonnable et conforme à l'éthique de s'offrir une limousine et des 8X8 d'apparat alors que des milliers d'enfants meurent de faim et de malnutrition, que des milliers de personnes meurent par manque d'hôpitaux et de centres de santé suffisamment proches, que les routes cahoteuses sont mortelles, que l'eau, source de vie, est rare, que la fourniture d'électricité est aléatoire? Est-il compréhensible que le Président d'un PPTE dispose de plusieurs centaines de millions de dollars de fonds politiques pour réaliser des dépenses non-essentielles, souvent improductives, parfois malfaisantes? Qu'on ne me parle pas d'attribut de souveraineté à propos de toutes ces choses secondaires! La vraie souveraineté commence par la capacité à organiser des élections démocratiques sans tendre la main à l'étranger, à assurer la gestion autonome de sa propre monnaie, .... La rupture commence par des gestes symboliques forts. Sans leadership fort et éclairé, point de salut pour l'Afrique ! Merci et bonne journée.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Bien dit en si peu de mots
Il nous faut revoir nos comportements calques et extravertis pour envisager une rupture qui nous mettra sur la voie du développement qui exige une bonne gouvernance sobre et vertueuse dans les faits de tous les jours et non dans des paroles (en l'air)