dimanche 12 mai 2013

Banques et innovation

Je voudrais vous relater deux histoires bancaires qui ont été vécues par deux de mes amis cette semaine.
1) Le 1er est patron d'une PME qui est en train de réaliser une prestation pour une grande société de la place de Dakar. Pour terminer rapidement sa prestation et pouvoir facturer le solde de 8.500.000 FCFA, il a un besoin urgent de financement de 3.000.000 FCFA. Sa banque fait des histoires et se révèle incapable de lui accorder ce prêt de 3.000.000 FCFA dans des délais raisonnables.
Les mots de mon ami (en rouge dans son mail) à l'égard des banques sont très durs: ici la banque ne fait pas son boulot" . « Au Sénégal, les banques ne servent à rien du tout!!!"
2) Le 2ème est cadre dans une multinationale dans un pays francophone de la zone UEMOA (FCFA Afrique de l'Ouest). Pour un prêt de 6.000.000 FCFA u taux effectif de plus de 12% payable sur 2 ans, la banque, en plus des garanties habituelles (domiciliation de son salaire, police d'assurance, etc.), l'a obligé à ouvrir à un compte d'épargne bloqué: le montant mensuel de l'épargne représente plus 50% de la mensualité du prêt. Allez y comprendre quelque chose!
Ces deux exemples illustrent les difficultés qu'ont les ménages et les entreprises à se faire financer - à des coûts exorbitants-par les banques en zone UEMOA. Est-ce la même situation dans les autres zones pays d'Afrique? A voir.
Ces deux anecdotes m'emmènent à me poser un certain nombre de questions:
1) le conservatisme et la frilosité du secteur bancaire - en zone UEMOA- est-il compatible avec un financement de l'économie?
2) Dans ces conditions, n'est-il pas illusoire de penser à des financements innovants pour les start-ups et les entreprises innovantes? Quid du rôle de l'Etat?
Merci et à bientôt

2 commentaires:

Unknown a dit…

Effectivement le constat est largement partagé : les taux des crédits appliqués par les banques au Sénégal sont plus que prohibitifs ! C’est pratiquement x 3 ou 4 que ce que l’on peut obtenir par exemple en France pour un investissement immobilier !! Le banquier sénégalais me dira sans doute que ces taux exorbitants de 12 à 14% sur 20 à 25ans sont inhérents au niveau de risque élevé de défaut de paiement de leurs clients. Mais en réalité, le montage financier des crédits au Sénégal est conçu de manière à donner des garantis « absolues » à la banque il faut souvent mettre en hypothèque une maison d’une valeur « très supérieur » au montant du crédit ! A la décharge des banques il y a une inconnu dans mon raisonnement : es ce parce-que in fine les banques Sénégalaises n’ont pas assez dépôt pour fluidifier les prêts et donc qu’elles sont obligées d’emprunter sur les institutions financières internationales à des taux prohibitifs (n’est pas AAA qui le souhaite… !) qui au final est répercuté au end user ?
Il faut à mon humble avis que les banques et l’Etat prennent leur responsabilité pour dynamiser l’économie : l’Etat n’a pas vocation à devenir le 1er employeur du Sénégal (comme çà semble bientôt le cas au Sénégal !) mais plutôt favoriser initiative entrepreneuriale, et pour créer de la richesse il faut investir en amont, pour ce dernier volet on ne peut vraisemblablement pas compter sur les banques, alors que faire… ?! ma proposition serait que l’Etat avec les banques mettent en place un fond de garanti financé par un mécanisme à définir afin que les banques puissent jouer pleinement leur rôle d’agitateur des investissements avec beaucoup moins de frilosité ainsi permettre aux porteurs d’idées de créer de la valeur et des emplois dans le pays.

Unknown a dit…

Je trouve leurs taux abusifs. Les États devraient prendre des mesures fiscales incitatives pour encourager à prêter et s'il le faut contraignantes.
Je sais qu'ici au Canada où les banques sont connues pour un certain conservatisme (le seul pays du G20 qui avait échappé à la crise bancaire de 2008), les banques évaluent ton ratio d'endettement. Si ce taux est Inférieur 43%, trouver un financement serait un jeu d'enfant.