jeudi 24 avril 2014

L'innovation "Jugaad"

Bonjour,
Je souhaite partager avec vous un article sur un modèle d'innovation auquel je m'intéresse depuis quelques mois et dont l'Afrique pourrait s'inspirer. Il s'agit de l'innovation frugale ou encore innovation "Jugaad" d'un mot hindi - je crois - qu'on peut traduire en français à peu près par bidouillage ou débrouillardise. Il s'agit de "faire  beaucoup avec moins" et de "transformer le plomb de l'adversité en or d'opportunités". 
Pour ce qui concerne l'Afrique, l'innovation "Jugaad" consisterait d'abord à faire confiance à nos populations, à notre jeunesse et à nos savoir-faire locaux et à valoriser l'esprit de débrouillardise ingénieuse et positive. 
Soyons un peu moins extravertis et donnons à nos populations et surtout à notre jeunesse la possibilité de concevoir et de développer des solutions adaptées à nos besoins et à notre environnement et de fabriquer des outils et des instruments tournés vers la résolution de nos problèmes concrets; les résultats - j'en suis intimement convaincu - viendront plus vite qu'on ne l'imagine. 
Osons le numérique, osons l'industrie et disséminons partout en Afrique - dans nos villes et dans nos campagnes - des incubateurs et des accélérateurs de start-ups, ainsi que des fablabs. Ce sera  alors le début de la renaissance de l'Afrique.
Merci et à bientôt 

jeudi 13 mars 2014

Leadership

Leadership? "Une armée de lions dirigée par un mouton sera toujours battue par une armée de moutons dirigée par un lion". Proverbe arabe.
 Africains, nous devons être une armée de lions dirigée par un lion! Telle est la voie pour le véritable développement qui va largement au delà de l'émergence. Émergence qui semble être devenue la Nouvelle Frontière comme l'ont été les plans d'ajustement structurels, les stratégies de sortie de la pauvreté, etc.
Africains, soyons plus ambitieux, plus audacieux et plus innovants, car c'est "en visant la lune qu'on finit parmi les étoiles".
Merci et bonne journée

mardi 28 janvier 2014

Innover, oui; mais comment?

Depuis que j’ai commencé à réfléchir sur l’innovation, je me suis toujours demandé s’il existait réellement une démarche, des méthodes, des outils efficaces pour cela.
La semaine dernière, j’ai organisé à l’intention de mes collaborateurs et participé à une formation sur le CPS (Creative Problem Solving). Le CPS a été inventé aux Etats-Unis aux débuts des années 50 et y est encore largement utilisé sous diverses formes. J’ai alors découvert une démarche, des méthodes et des outils pour, de façon créative, trouver des solutions afin de franchir des obstacles, vaincre des oppositions, surmonter des difficultés, relever des défis, saisir des opportunités. Et cette approche créative de recherche de solution me paraît pouvoir s’appliquer non seulement à la vie professionnelle, mais aussi à celle de tous les jours. Cela demande évidemment une bonne dose de volonté et beaucoup de pratique.
Dans son livre « j’innove comme on respire » que je recommande à ceux qui veulent aller plus dans la connaissance et la compréhension du CPS, Olwen Wolfe, qui a été la principale animatrice de mon séminaire et qui est à l’origine de l’introduction de cette méthode dans le monde francophone, l’explique de façon exhaustive et méthodique.
Au sortir de ces 2 jours et demi de formation, je me suis conforté dans ma conviction que faire preuve de créativité est à la portée de tout le monde, même si certains en sont naturellement plus capables que d’autres et que le CPS peut nous aider tous à faire « re-vivre » notre capacité d’innovation.
Tout cela me remplit d’espoir pour le futur de l’Afrique qui ne se développera pas et ne jouera pas sa véritable partition dans le concert des nations sans sortir des « autoroutes de la conformité », sans faire preuve de créativité et surtout sans faire appel intensément à la capacité d’innovation de ses enfants. Dans tous les domaines !
Merci et à bientôt

lundi 11 novembre 2013

Financement et innovation

Chers amis,
Je partage avec vous l'article que j'ai publié dans le numéro de RÉUSSIR (mensuel de l'économie au Senegal) qui vient de paraître:  http://reussirbusiness.com/archives/1814
Merci et à bientôt.

dimanche 27 octobre 2013

Faire sa part

Faire sa part, la légende du colibris
Le colibris est un petit oiseau presqu’insignifiant. Je vous invite à méditer sa légende tirée d’un conte amérindien:
« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s'active, allant chercher quelques gouttes d'eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d'un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit : « Colibri ! Tu n'es pas fou ? Tu crois que c'est avec ces gouttes d'eau que tu vas éteindre le feu ? » « Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part » .
Merci et à bientôt

samedi 12 octobre 2013

Innovation inversée, vous avez dit "reverse innovation"?

Ce jeudi 10 octobre 2013, j’ai participé à la 2ème édition d’une fort intéressante manifestation, l’IT Invest&Innovation Forum. L’initiative et le mérite sont à porter au crédit d’un sénégalais du nom de Mohamadou Diallo, Directeur de publication du l’excellent journal, CIO Mag (www.cio-mag.com ). Fait marquant : la Côte d’Ivoire était fortement représentée par le gotha du monde des TIC (ministre, Président et DG de l’agence de régulation, Président du Fonds du Service Universel) et par le Président de l’Association Professionnelle des Banques alors que le Sénégal institutionnel brillait par son absence. Simple constat. Des questions importantes y ont fait l’objet d’échanges fructueux et de haute facture : i) promotion des projets et solutions numériques innovants en Afrique ii) révolution numérique, politiques publiques et nouveaux instruments de soutien iii) rôle du capital investissement comme catalyseur de l’innovation iv) innovation : les enjeux du mobile banking/payment en Afrique v) villes intelligentes (smart cities), quels sont les atouts pour l’Afrique ?

L’évocation du concept d’innovation inversée (« reverse innovation » inventée et théorisée, semble-t-il, à l’Université de Princeton ?) par le modérateur du premier panel – Directeur associé d’un grand cabinet international connu - m’a fait bondir et m’a donné l’occasion de faire un recadrage théorique et historique sur la notion d’innovation. L’occasion était d’autant plus belle que j’avais porté la contradiction par écrit au même consultant en commentant une de ses interviews dans le journal l’Express du 7 octobre 2013. Il y avait doctement parlé en long et en large de l’innovation inversée avec force exemples tirés de réalisations prestigieuses faites en Afrique ; j’avais hâte de lui porter la contradiction.
L’innovation inversée est un concept condescendant qui désigne en quelque sorte toutes les réalisations innovantes nées dans les pays africains, sud-asiatiques et sud-américains, puis reprises, imitées par les pays développées d’Europe et d’Amérique du Nord. Quoi de plus normal pour une innovation que d’être imitée ; c’est le propre même d’une innovation, c’est le signe de sa réussite.

En clair, selon les tenants de ce concept absurde, l’innovation semble être l’apanage et la propriété d’une certaine partie de l’humanité (les humains du centre) ; les innovations réalisées par les autres (les humains de la périphérie) sont affublées du qualificatif quelque peu dévalorisant d’inversé. La réalité est que l’innovation est consubstantielle de l’évolution de l’humanité : de Toumaï à Steve Jobs, l’être humain a innové pour survivre, pour réussir, pour gagner.
De la maîtrise du feu à celle de l’atome, des sociétés humaines essentiellement régies par la loi animale du plus fort à celles policées par la morale et les valeurs religieuses, de l’usage de la pénicilline à la thérapie génique, des chaises à porteur de l’Egypte antique à l’Airbus A380, des tablettes sumériennes au Kindle – liseuse - d’Amazon, des cauris de l’empire du Mali au mobile money, … des êtres humains ont tout simplement eu l’audace de penser différemment, de sortir des autoroutes de la conformité et ont ensuite eu la volonté d’agir concrètement pour réaliser des choses qui améliorent la vie de leur communauté.
Au demeurant, force est de constater que la majeure partie des pays d’Afrique reste encore à la traine en matière d’innovation probablement à cause de certaines circonstances historiques, mais surtout à cause de l’égoïsme des élites politiques, intellectuelles et instruites et aussi d’une certaine passivité des peuples. Et pourtant, la seule façon de faire taire ces porteurs de théories et concepts ethnocentriques et condescendants, tous ceux-là qui nous aiment bien en nous regardant de haut est de jouer notre partition dans le concert des nations et de répondre honorablement présent au rendez-vous du donner et du recevoir. Pour cela, le chemin est celui de l’audace, de la créativité et de l’innovation.

« Seuls ceux qui prennent le risque d’échouer spectaculairement réussiront brillamment »

Merci et bonne journée.